Interview de Jérémy CANTIN, Chargé d’Innovation décarbonation & Hydrogène, E-Néo, VENSYS GROUP

E-Néo (VENSYS GROUP) est spécialisée dans la pratique du rétrofit de véhicules en proposant des solutions adaptées et personnalisées de conversion en véhicule électrique à batteries (BEV) avec ou sans prolongateur d’autonomie à hydrogène (FCEV).

La compétence hydrogène d’E-Néo vient compléter la synergie d’expertises des sociétés du groupe Vensys et permet d’apporter une réponse plus large aux attentes de conversion énergétique.

 

Pourquoi vous être positionné rétrofit ?

Tout simplement car je suis convaincu qu’on ne réussira pas la transition énergétique des mobilités uniquement par l’achat de véhicules neufs. On parle de 40 millions de véhicules, rien que sur le territoire français. Recycler, c’est très énergivore. Ce qu’il convient de faire, c’est d’arrêter de gaspiller les ressources et les mettre à jour vers une énergie décarbonée. S’il faut décarboner, une des réponses sera le rétrofit.

 

Quelle est votre vision de la place de l’hydrogène, en particulier, dans le rétrofit ?

Toutes les solutions vont co-exister. Le gasoil, par exemple, va perdurer. L’hydrogène est l’une des options prometteuses, et elle s’inscrit dans un mix plus large de solutions de décarbonation.

Les véhicules rétrofités à l’hydrogène bénéficient d’une autonomie prolongée et d’un temps de ravitaillement rapide. Il s’agit de solutions personnalisées et co-construites : le bon véhicule au bon moment, au bon endroit, au bon usage. On n’oppose pas les technologies.

Quid de la rentabilité du rétrofit Hydrogène ?

Tout dépend de ce qu’on entend par « rentabilité ».

Sur le plan financier, le rétrofit intervient à un moment où le véhicule est déjà amorti. Un kit rétrofit peut fonctionner entre 15 et 20 ans, avec mise à jour du pack batterie. L’investissement fléché vers du rétrofit Hydrogène est certes coûteux, mais la possibilité d’exploitation est plus importante. Ainsi on arrive à durée d’amortissement comptable beaucoup plus longue. Mais la « rentabilité » du rétrofit Hydrogène ne s’arrête pas à ces simples aspects.

 

Quels autres types de « rentabilité » viser ?

Le rétrofit, et tout particulièrement Hydrogène, joue un rôle dans l’image de l’entreprise qui s’y lance, et l’adhésion du personnel. Cette démarche, innovante, technologique et vertueuse constitue un levier pour améliorer le territoire de marque. Elle participe à l’attractivité générale de l’entreprise, notamment auprès des nouvelles recrues.

Ensuite, on peut évoquer la rentabilité environnementale de l’entreprise, qui repose sur l’équilibre entre la réduction de l’empreinte écologique et l’optimisation économique à long terme. En adoptant des solutions comme le rétrofit, l’entreprise peut réduire ses dépenses de carburants traditionnels, mais aussi anticiper les évolutions réglementaires et bénéficier d’aides ou d’incitations fiscales.

Enfin, la sphère politique a bien compris l’intérêt du rétrofit en matière d’opportunités économiques locales, de filière et d’écosystèmes. Il s’agit d’une vision de fond, et de stratégie payante à l’échelle environnementale et sociétale.


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Propos recueillis par la Coalition Rétrofit H2

 

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